Cyberattaque : comment un jeune Anglais est devenu un « héros accidentel »
Connu
sous le pseudonyme de @malwaretechblog, un Britannique de 22 ans,
domicilié chez ses parents, a mis un coup d’arrêt au logiciel de racket
qui a fait plus de 200 000 victimes dans 150 pays.
« Désormais, je peux ajouter “a stoppé accidentellement une cyberattaque internationale” sur mon CV ». Dans un tweet humoristique publié samedi 13 mai, @malwaretechblog résume à merveille la situation. Cet Anglais de 22 ans a réussi, presque par hasard, à entraver la propagation du logiciel de racket qui s’est diffusé vendredi à grande vitesse, faisant plus de 200 000 victimes réparties dans 150 pays, selon les données d’Europol.
Ce logiciel, appelé, WanaCrypt0r 2.0 chiffre les données présentes
sur l’ordinateur infecté et exige, pour que le propriétaire puisse récupérer
son contenu, une rançon d’un montant de 300 dollars. La rapidité
inédite de sa diffusion, ainsi que l’importance de certaines
organisations touchées – le système de santé britannique NHS, le constructeur automobile Renault ou encore l’opérateur espagnol Telefonica
– ont généré une vive inquiétude vendredi. Jusqu’à ce que sa
propagation soit brutalement freinée par @malwaretechblog, depuis hissé
au rang de « héros accidentel » par la presse britannique.
Le jeune homme, qui travaille pour l’entreprise de sécurité informatique Kryptos Logic, refuse de dévoiler son identité. « Ça n’a pas de sens de rendre publiques des informations personnelles sur moi », explique-t-il au Guardian. « Il est évident que nous luttons contre des types mal intentionnés, et qu’ils ne vont pas être contents. »
S’il tient à protéger son identité, il a toutefois détaillé, sur son blog,
la façon dont il avait vécu la folle journée de vendredi et découvert
qu’il avait, avec un simple achat de nom de domaine, endigué la
propagation du « ransomware » (rançongiciel).
En fin de matinée, il se connecte machinalement à une plateforme
d’information en temps réel sur les menaces informatiques. Il y est bien
fait état de quelques victimes d’un rançongiciel, « mais rien de significatif », estime alors le chercheur en sécurité informatique, qui part déjeuner.
A son retour, c’est l’affolement : en quelques heures, le logiciel
s’est propagé à des milliers de machines, le fonctionnement des hôpitaux
britanniques est perturbé et de nouvelles victimes se font connaître les unes après les autres.
Rapidement, il réussit à obtenir
une copie du ransomware, dont il examine le code source. Il y remarque
la présence d’un nom de domaine en « .com » composé d’une quarantaine de
caractères sans aucun sens. Celui-ci n’appartient à personne ; il
décide de l’acheter pour 10,69 dollars (9,78 euros). Un réflexe, pour ce
chercheur en sécurité informatique spécialisé dans les « malwares »,
les logiciels malveillants. « J’ai enregistré plusieurs milliers de noms de domaines de ce type l’an passé », explique-t-il.
Il ne comprend pas immédiatement quel rôle joue ce nom de domaine
dans le fonctionnement du logiciel, il remarque simplement que chaque
machine infectée tente automatiquement de s’y connecter.
Une aubaine pour @malwaretechblog : désormais propriétaire du nom de
domaine, il reçoit ainsi des informations sur le nombre et la provenance
géographique de ces connexions, ce qui lui permet de suivre
en direct la propagation de ransomware. Des milliers de connexions sont
effectuées chaque seconde, mais le rythme finit étrangement par ralentir.
« Ça a causé une sacré panique »
Parallèlement, un autre chercheur à qui il fournit une copie du ransomware s’étonne de ne pas réussir à le faire fonctionner. « A ce moment là, nous avions tué le malware sans le savoir, explique@malwaretechblog sur son blog. Nous ne comprenions donc pas pourquoi il n’arrivait pas à le faire fonctionner. » La confusion règne alors, et va être amplifiée par un employé de son entreprise, qui, après avoir examiné le code, croit comprendre,
à tort, que l’achat du nom de domaine a en fait empiré la situation en
déclenchant le chiffrement des fichiers à grande échelle. « Ça a causé une sacrée panique. »
Heureusement, de l’autre côté de l’Atlantique, un autre spécialiste
en sécurité informatique, Darien Huss, s’est entre-temps rendu compte
que l’enregistrement du nom de domaine avait, bien au contraire, entravé
la propagation du virus.
Incrédule, @malwaretechblog lance quelques tests et parvient à confirmer les affirmations de Darien Huss : le logiciel ne fonctionne plus chez lui, mais se remet à marcher correctement quand il fait en sorte que la connexion au nom de domaine échoue. « Je pense que vous aurez du mal à visualiser un adulte sautillant d’excitation après avoir été victime d’un ransomware, mais c’était moi », écrit-il sur son blog.
Le logiciel est en fait conçu de façon à se connecter automatiquement
à ce nom de domaine. Si ce dernier ne répond pas, alors l’opération
peut se dérouler comme prévu : bloquer la machine, chiffrer les données et exiger
une rançon. En revanche, s’il répond, alors le logiciel devient
inactif. C’est ce qui s’est passé quand le nom de domaine a été
enregistré.
Ce système est considéré par certains spécialistes comme une sorte de
procédure d’urgence conçue par les créateurs du logiciel pour stopper
sa propagation si besoin. @Malwaretechblog pense plutôt, de son côté,
qu’il s’agit d’une maladresse dans la conception du programme.
Sur le moment, « nous n’avons pas tellement pensé “oui, nous l’avons fait !” mais plutôt “oh mon dieu, on n’a pas foutu le monde en l’air, c’est super” », raconte-t-il au DailyMail.
Depuis cet exploit involontaire, tous les regards se tournent vers ce nouveau héros britannique, sursollicité par les médias du monde entier. Sur sa vie, il en dira peu. Seulement qu’il a quitté l’école sans diplôme pour se consacrer à l’informatique, sa passion depuis l’enfance, qu’il a appris sur le tas, avant de se faire repérer par l’entreprise dans laquelle il travaille depuis plus d’un an. Mais aussi qu’il vit toujours chez ses parents. « Tellement cliché », plaisante-t-il dans les colonnes du Guardian, qui n’hésite pas à le qualifier de « dark knight » du « dark web ». « Ça ne va rien changer à ma vie, c’est juste une gloire de cinq minutes », explique-t-il au quotidien britannique. Même s’il s’agace aussi de voir une photo de lui accompagné d’une jeune femme publiée dans la presse, et que des journalistes se soient, selon lui, rendus chez elle. Avec humour, il met en ligne dimanche sur Twitter une parodie d’une page d’Amazon prévue pour renvoyer les produits n’ayant pas donné satisfaction ; dans son cas, « 15 minutes de gloire ». Avec comme commentaire : « Ça
a duré 48 heures de plus que prévu et ça a explosé ma boîte mail. Je
suis aussi à peu près certain que des journalistes se cachent dans mon
frigo. »
En attendant, @malwaretechblog garde un œil sur l’évolution de
WanaCrypt0r 2.0, et partage les informations dont il dispose avec les
forces de l’ordre. Il le répète à l’envi : « C’est très important que tout le monde comprenne bien que tout ce que [les pirates] doivent faire, c’est changer un peu de code et recommencer. Patchez vos systèmes dès maintenant ! »
La solution qu’il a trouvée fonctionne en effet pour la version du logiciel qui a émergé vendredi, mais d’autres variantes ont déjà été détectées. Ce rançongiciel et ses variantes exploitent une faille de Windows que Microsoft
a corrigée – mais les ordinateurs qui n’ont pas été mis à jour, ou qui
utilisent une version de Windows trop ancienne, sont susceptibles
d’êtres infectés.Microsoft a publié en urgence un correctif (« patch ») pour de vieilles versions de son système d’exploitation, comme Windows XP, qu’elle a pourtant cessé de maintenir. Le directeur d’Europol Rob Wainwright craint d’ailleurs que de nouvelles victimes soient à déplorer lundi, « lorsque les gens retourneront à leur travail et allumeront leur ordinateur ».
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/05/14/cyberattaque-comment-un-jeune-anglais-est-devenu-un-heros-accidentel_5127619_4408996.html#q1EyDvuVE8brOezO.99
Autre témoignage de reconnaissance
pour RelayHealth, la solution web entièrement intégrée qui rapproche les
médecins et leurs patients
MONTRÉAL, le 8 oct. 2014 /CNW Telbec/ - Les éloges pour RelayHealth, la solution web éprouvée de McKesson Canada
en matière de dossiers médicaux électroniques, se poursuivent avec un
nouveau témoignage de reconnaissance qui s'ajoute à la longue liste
d'hommages. Le projet de dossiers médicaux du ministère de la Santé et du Mieux-être de la Nouvelle-Écosse, propulsé par RelayHealth, a mérité la deuxième place, dans le cadre du Défi Accélération d'Inforoute Santé du Canada tenu à la mi-septembre, pour la croissance impressionnante de son adoption par les patients.
Le projet de dossiers médicaux personnels (PHR) permet aux patients de
la Nouvelle-Écosse de communiquer avec leur médecin de famille et
d'autres fournisseurs de soins de santé par Internet en toute sécurité
et d'avoir accès à l'information dont ils ont besoin pour jouer un rôle
plus actif et personnel dans la gestion de leur état de santé et de leur
mieux-être. Mis à l'essai en 2012, le projet compte maintenant plus de
6000 patients inscrits et 35 cliniques participantes dans la province et
est largement perçu par le réseau de la santé néo-écossais comme étant
un vibrant succès.
La cérémonie des prix du Défi Accélération d'Inforoute Santé du Canada a eu lieu à Ottawa le 16 septembre 2014. Le prix pour le projet PHR a été remis au docteur Peter W. Vaughan, vice-ministre de la Santé et du mieux-être de la Nouvelle-Écosse.
« Le projet de la Nouvelle-Écosse, et l'importante reconnaissance qu'il a
suscitée, démontrent la force de RelayHealth comme outil de
collaboration sécuritaire et efficace aidant les patients à demeurer
plus près de leurs médecins et à conserver à jour leurs dossiers dans le
continuum des soins de santé, a expliqué George Attar, Vice-président
principal et chef de la direction, Technologies et Technologies de
l'information. Nous sommes très fiers de l'accueil chaleureux qu'il a
reçu en Nouvelle-Écosse et espérons implanter RelayHealth dans d'autres
provinces ».
« RelayHealth contribue à consolider les liens entre les patients et les
fournisseurs de soins de santé, des médecins de famille aux cliniques
locales, en passant par les hôpitaux et les laboratoires d'analyses, a
déclaré David Mosher, directeur de RelayHealth pour McKesson Canada.
C'est la solution technologique idéale pour aider les patients et les
fournisseurs de soins de santé à travailler ensemble pour améliorer la
santé ».
RelayHealth est un service de santé éprouvé qui est utilisé en Amérique
du Nord par plus de 46 millions de patients et 40 000 cliniciens. Ce
service favorise la circulation sécuritaire de l'information entre les
patients et tous leurs fournisseurs de soins de santé. En facilitant la
collaboration et l'échange de renseignements, RelayHealth peut accélérer
l'accès aux soins, réduire les temps d'attente et les coûts, tout en
permettant d'obtenir de meilleurs diagnostics plus rapidement. Pour en
savoir davantage au sujet de RelayHealth, veuillez visiter le site www.relayhealth.ca.
Les professionnels des soins de la santé qui aimeraient en savoir
davantage au sujet de RelayHealth pourront également visiter notre
kiosque lors du congrès annuel de la Association of Family Health Teams of Toronto qui aura lieu les 15 et 16 octobre au Westin Harbour Castle, One Harbour Square, Toronto, Ontario.
À propos du Défi Accélération d'Inforoute Santé du CanadaLe
Défi Accélération a été conçu pour aider à promouvoir l'utilisation des
dossiers médicaux numériques auprès des patients et des cliniciens dans
le but d'améliorer les soins prodigués aux patients et de favoriser
l'amélioration du système de santé grâce à un usage accru. Lancé en
octobre 2013, le Défi Accélération s'adressait aux projets de
démonstration d'Inforoute qui respectaient ses objectifs en matière
d'utilisateurs actifs et de rapports. Ce défi encourageait les
participants à dépasser ces objectifs et à continuer de recruter de
nouveaux utilisateurs pour leurs innovations médicales numériques. Le
Défi Accélération est commandité par Inforoute Santé du Canada, un
organisme indépendant sans but lucratif financé par le gouvernement
fédéral.
À propos de McKesson CanadaFondée il y a plus de 100 ans, McKesson Canada
se dédie à offrir des médicaments vitaux, des fournitures et des
technologies de l'information qui permettent à l'industrie de la santé
d'offrir aux patients de meilleurs soins plus sûrs. Nos solutions
permettent aux pharmacies, aux fabricants, aux hôpitaux et aux autres
institutions de soins de santé de se rapprocher des millions de patients
qu'ils traitent par jour, tout en contribuant à la qualité et à la
sûreté des soins au Canada.
Lubos Tkatch, fondateur d’EmedSwiss, aimerait convaincre un quart des praticiens suisses d’adopter sa solution. (Eddy Mottaz)
Fondée par le Dr Lubos Tkatch, la PME a levé 3 millions de francs
et démarre la commercialisation de ses logiciels ce mois de septembre,
après avoir travaillé près de huit ans sur ce projet. Dans ce domaine en
forte croissance, d’autres acteurs, comme Swisscom qui possède déjà des
solutions, aimeraient jouer les premiers rôles
Un médecin de famille qui ouvre un bon vieux dossier
sentant presque la naphtaline, puis griffonne de manière illisible une
date et deux médicaments sur une ordonnance… c’est encore la réalité. En
juin, le Conseil des Etats a débloqué un budget de 30 millions de
francs pour développer le dossier électronique du patient en Suisse et
pour favoriser la cybersanté. Pourquoi cette dernière, pourtant placée
au cœur de la stratégie du Conseil fédéral depuis 2007 déjà, ne
s’est-elle pas encore imposée, malgré des initiatives cantonales, comme à
Genève, dans le canton de Vaud ou en Valais?
Pour le Dr
Lubos Tkatch, les systèmes qui ont été mis au point, comme le projet
e-Toile de La Poste au bout du lac, ont oublié de mettre les médecins au
cœur de cette révolution. «Il faut que le praticien y gagne en
efficacité dans son travail quotidien. Le succès du dossier électronique
du patient dépend surtout de la capacité de tenir les données médicales
toujours à jour dans le système et du fait que sa constitution ne
représente pas un travail administratif supplémentaire pour le médecin»,
estime-t-il. D’où la nécessité d’avoir un dossier médical informatisé,
outil de travail du médecin, ce qui n’est pas le cas dans les projets de
cybersanté actuels.
C’est pourquoi, depuis huit ans, ce
spécialiste en médecine interne installé à Coppet (VD) planche sur son
propre système, baptisé «Emed», qui est un dossier médical informatisé
utilisant les technologies internet. Tout a commencé lorsqu’il a cherché
à informatiser son propre cabinet, qu’il partage avec quelques
confrères. Le cousin bulgare d’une connaissance lui offre ses services
pour développer sa plateforme. «Très vite, je me suis pris au jeu, en
cherchant un système qui permette au médecin de gagner en efficience sur
le plan médical et administratif», poursuit-il.
Pour
mener à bout son projet, en 2013, il crée EmedSwiss, une société
aujourd’hui majoritairement détenue par plus de 50 médecins. Sans
client, elle a réalisé une levée de fonds de 3 millions de francs. «Nous
l’avons installée dans le nouveau quartier de l’innovation à Fribourg.
Ce canton nous a soutenus [via Capital Risque Fribourg] à hauteur de
500 000 francs en nous proposant des locaux. Cerise sur le gâteau: le
canton est bilingue», argumente Lubos Tkatch pour justifier son «exil».
Un partenariat avec l’éditeur de logiciels helvétique Abacus, également
entré au capital, vient encore renforcer la start-up. Cette dernière
compte également HIN (appartenant à la Fédération des médecins suisses),
la Coopérative professionnelle des pharmaciens suisses (OFAC) et
Archivbern dans son réseau.
«Pour convaincre les 85% des médecins ambulatoires qui
n’utilisent aucun outil informatique, nous avons construit le programme
méthodiquement en respectant le processus médical dans les moindres
détails afin d’obtenir une structuration fine des données. Ce travail
nous a permis d’obtenir une architecture unifiée avec des éditions
multiples pour chaque spécialité. Ainsi, l’intelligence du système évite
au médecin toute réécriture de données, poursuit le Dr Tkatch. Le gain
de productivité peut aller jusqu’à 30%. Ce modèle très pointu assure
également une confidentialité optimale dans le cadre du travail en
réseau.»
Dans son cabinet, sur son bureau très rustique
trône un écran Dell géant, incliné à 30 degrés, «pour garder le contact
avec le patient», poursuit-il. L’entrepreneur éclipse le praticien:
«Nous démarrons la commercialisation de notre édition pour les
infirmiers au mois de septembre, puis suivront les éditions pour les
médecins et les patients à partir de novembre.» Le modèle d’affaires
vise clairement les 18 000 praticiens ambulatoires que compte le pays.
Pour
la rémunération, si le patient n’a pas opté pour un système forfaitaire
de 47 francs par année pour avoir un accès à son dossier et à d’autres
services comme la fonction partage, le médecin peut payer Emed à la
séance d’utilisation.
D’autres acteurs, comme Swisscom,
essaient d’apporter des réponses à ce défi. Selon une étude de PwC
commandée par le géant de la téléphonie, dévoilée mardi, montre que la
numérisation de la communication entre les médecins et les hôpitaux
permettrait une économie de plus de 100 millions de francs.
Pour
l’heure, la solution Evita du groupe de téléphonie a été adoptée «par
plusieurs milliers de personnes». «Le système de santé helvétique est
fragmenté et fédéraliste, ce qui rend l’introduction de nouveaux
systèmes uniformes compliquée et coûteuse», explique Christian Neuhaus,
porte-parole de Swisscom. Celui-ci salue toutefois la définition par le
législateur de conditions-cadres sous la forme d’une loi fédérale sur le
dossier électronique du patient (LDEP). Car la Suisse a du retard,
comparativement au Danemark, par exemple, où chaque citoyen dispose dès
sa naissance d’un dossier de santé électronique. D’ailleurs, Swisscom
ne cache pas qu’il «travaille à un élargissement de ses activités dans
ce secteur en croissance».«C’est clair que la concurrence est là, poursuit le patron d’EmedSwiss,
mais nous avons l’avantage d’avoir une solution intégrée, ce qui est
unique dans son genre.» Avec sa poignée de collaborateurs et une petite
dizaine de développeurs, la start-up fribourgeoise aimerait convaincre
un quart des praticiens dans les cinq ans. A plus court terme, elle
souhaiterait également être impliquée dans l’ambitieux projet que monte
actuellement le canton de Zurich. «Cela nous offrirait une belle
plateforme de lancement», conclut le dirigeant. http://www.letemps.ch/Page/Uuid/2a88accc-31e4-11e4-861b-f2a0f94a952e|2
Deux contributions parues sous
forme d’articles dans le QUOTIDIEN FRATERNITE MATIN. ; « FOUTUS
MEDECINS» ET « L’ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES EN FIN DE VIE » ; laissent
entrevoir la volonté d’avoir une chose et son contraire. En effet le premier
article accusait les médecins d’avoir annoncé à un patient son pronostic fatal ;
tandis que le second reprochait aux mêmes praticiens, la rétention de
l’annonced’une telle évolution de la
maladie aux malades et à son entourage. Accusés d’être des « accélérateurs de décès » dans un
cas, et « des violeurs de droits du
patient » dans l’autre ; il nous est apparu nécessaire de réagir.
Des voix plus autorisées auraient dues le faire ; cependant il nous est
indispensable de faire l’œuvre qui peut aider à la connaissance d’une telle problématique.
La MORT fait partie intégrante de
la médecine, et partant de la science. La THANATOLOGIE (science qui étudie la
mort) nous a hantée lorsque nous étions étudiants pour nous poursuivre
maintenant que nous sommes médecin réanimateur. Les services des soins
intensifs et de réanimations sont connus pour être des lieux de fortes
mortalités, à telle enseigne que les plus rusés n’en créent pas dans leurs structures
sanitaires. Une des questions essentielles de notre profession est de donner de
la dignité à l’homme ; même lorsqu’il est mourant. Cette idée est
l’essence même de la création des hôpitaux. Cette science ne nous a pas permis
d’accepter et de préparer à la mort. C’est certain puisque les uns ne veulent
pas qu’on annonce au patient l’issu fatal de sa maladie, tandis que les autres,
disent qu’au regard du droit, le patient doit connaitreson pronostic vital, une fois aux mains des
médecins.
Comment dépassionner, ce
débat ; d’autant que les premiers qualifient les médecins de « foutus » et les seconds de
« prédateurs de droits » et donc au final, les
médecins apparaissent comme « des usurpateurs
de bonne conscience ». Qu’est-ce qu’un médecin ? Cette
questiona été traitée ici sous forme
dubitative et il me semble qu’une réponse appropriée doit être donnée.La médecine est une profession libérale et
elle est exercée sous conditions. Notamment être diplômé (avoir la connaissance
et la compétence) et être inscrit à l’ORDRE DES MEDECINS (pour justifier sa
bonne moralité et garder sa liberté professionnelle). Ces conditions
cumulatives autorisent l’exercice de la profession médicale en Côte
d’Ivoire.Le médecin, cependant ne peut
pas tout faire et c’est « sa conscience » qui doit le limiter. Pour
fixer ses limites ; la loi va définir clairement ses RESPONSABILITES,
comme pour tous citoyens. Donc quelles vont être les responsabilités de tout
citoyen vis-à-vis de la MORT et partant de la MALADIE ; et plus de la
SANTE ? Sans faux fuyant ; notre mort ; notre maladie et notre
santé sont-ilsde notre
responsabilité ?
Vues sous l’angle des
responsabilités, ces différentes notions donnent plus de visibilité à chaque
partie. Jean ETTE écrivait que
« le risque santé est très mal perçu en Côte d’Ivoire » ; et
cette mauvaise perception est visible à travers par exemple un discours sur la
CMU qui tend à dire qu’on va se soigner avec 1000FCFA par personne en lieu et
place de 1000FCFA PAR MOIS ET PAR PERSONNE DANS LA FAMILLE. Et pourtant le
mérite de la CMU est de ramener la question de la santé au centre de notre
préoccupation et c’est une bonne chose. Que dire de la maladie ? Ne nous
trompons pas, il n’existe pas chez nous de loi sur la santé qui dit
« clairement » que lorsque vous êtes « malades », vous
devez vous faire soigner par « un médecin ». Donc libre à vous
d’avoir votre parcours de soins, qui peut passer chez le guérisseur ; le
prêtre-pasteur ; le marabout et même votre cousin ou votre voisin, chez
qui vous pouvez avoir une prescription. A contrario, aucun texte de loi ne dit
que ce sont les « médecins » uniquementqui sont habilités à effectuer des prises en
charges en cas de maladies. Alors d’où vient que la responsabilité du médecin
est en jeu, lorsque le malade vient à mourir?
Il est frappant que dans ces moments, l’on oublie que le
patient a vécu, il a une histoire, il a un environnement, il a un mode de vie
et surtout qu’il avait ses déterminants propres et qu’il lui revenait de les
gérer aux mieux. La rencontre entre le médecin et le patient se fait dans un
cadre qui est toujours règlementé pour le médecin. De cette rencontre naissent
des responsabilités (obligations) dont le plus important est le SECRET MEDICAL.
Et dans l’absolu, le secret médical, n’est pas opposable au patient. Mais dans
les faits il appartient aux médecins de gérer cette question avec tact et
doigté (ILS DOIVENT S’ADAPTER). En
tout état de cause, au regard de la
loi ivoirienne toute violation de tout secret « professionnel »est
puni (code pénal article 388). Certes, notre société s’occidentalise et quand survient la mort, les ressentiments sont
forts, mais pour terminer je citerais le Professeur
PORTES, mais aussi en hommage à notre maitre à tous ; le Professeur BOHOUSSOU KOUADIO ; qui
nous l’a rapportée ; « Il n’y-a pas de médecin sans confiance,
pas de confiance sans confidences et pas de confidences sans secrets ». Et
donc pour le bien de la MEDECINE, LE SECRET MEDICAL en CI sera maintenu envers
et contre tous et parfois le patient lui-même.
Le dilemme des questions de fins
de vie, se pose avec acuité en OCCIDENT et souvent, il, est demandé à la
justice d’intervenir. Mais ici, il va être fait appel, le plus souvent aux
dispositions légales et réglementaires pour se déterminer. Dans les mêmes
dilemmes il est recommandé au médecin d’échanger avec d’autres confrères et de
prendre une décision collégiale. Loin d’être uniquement une question de texte
de loi, la mort est surtout une question de santé à mon sens et donc devrait
faire appel aux outils de gestion de cette matière. Les sciences de la santé
nous aideraient à faire le choix du juste milieu entre les responsabilités qui
sont les nôtres et celles du patient mourant. L’éthique médicale dans tout son
sens recommande de « tout faire pour le bien du malade » et donc il
revient au médecin d’endosser la responsabilité la gestion d’une fin de vie à
visage humain pour son « client »