samedi 29 juin 2013

SIG SANTE


SEGA

Veille sanitaire en milieu insulaire : un forum, un projet

21/06/2013
Trois cent spécialistes ont participé, du 11 au 13 juin à La Réunion, au premier forum international « Veille sanitaire et réponse en territoires insulaires ». Cet événement, organisé par la Commission de l’océan Indien, l’Agence régionale de santé océan Indien, l’Institut de veille sanitaire et l’AFD, s’est tenu quelques jours après la signature à Maurice d’un nouveau projet de surveillance épidémiologique dans l’océan Indien financé par l’AFD.
Améliorer les connaissances et confronter les points de vue
A Saint-Denis de la Réunion, les acteurs de la veille sanitaire en santé humaine et en santé animale du Pacifique, des Caraïbes, de l’océan Indien ont, pendant trois jours et pour la première fois, échangé sur leurs pratiques et leurs expériences face aux menaces sanitaires qui pèsent sur leurs populations.
Ce forum leur a donné l’opportunité d’améliorer leurs connaissances, à travers les exposés scientifiques et de confronter leur point de vue avec ceux des intervenants. Il a été aussi l’occasion de faire le point avec des experts de haut niveau sur les alertes sanitaires en cours et sur la gestion des maladies émergentes.
Un tel rassemblement permet de mettre en commun les savoir-faire et les bonnes pratiques, qui peuvent être déclinées, adaptées et enrichies dans les différentes régions afin de protéger les populations par l’anticipation, la surveillance, la gestion et l’organisation de la riposte en cas de crise épidémique.
La crise du « chik » : un révélateur
Les îles sont en effet vulnérables de par leur isolement et l’impact d’une épidémie sur la santé des populations s’accompagne souvent de conséquences sur l’économie touristique, dont la plupart dépendent fortement.
La redoutable épidémie de dengue et de chikungunya qui a touché l’océan Indien en 2006 est encore dans tous les esprits. C’est à la suite de cet événement, de son impact sanitaire et de ses conséquences catastrophiques sur les économies locales, que les Etats membres de la Commission de l’océan Indien (COI) ont décidé de réagir afin de mieux se coordonner pour faire face à de telles épidémies. La faible circulation des informations avait en effet nui à l’efficacité de la réponse apportée par les autorités. Or la sécurité sanitaire des pays de la zone dépend aussi de la faculté de chacun d’eux d’agir rapidement. Il était donc primordial de renforcer les compétences et les capacités d’action des Etats dans un espace régional caractérisé par une forte hétérogénéité en termes de développement sanitaire.
Un réseau de surveillance et de gestion des alertes à l’échelle de la région
Financé par l’AFD à hauteur de 5,6 M€, un réseau de surveillance des épidémies et de gestion des alertes, baptisé Réseau SEGA, a été créé en 2008. Il s’articule autour de trois axes clés : la mise en réseau des acteurs de la santé pour identifier les solutions communes à mettre en place, la veille sanitaire pour dépister les facteurs de risque et identifier les populations les plus vulnérables et la formation à l’épidémiologie d’intervention pour renforcer les capacités nationales. Quatre ans après sa mise en place, SEGA est considéré de l’avis de tous les partenaires comme un franc succès. Structuré et doté d’une stratégie cohérente, il a notamment permis d’organiser les systèmes de surveillance épidémiologique entre Etats membres, d’assurer la collecte et le partage de données, de créer des partenariats régionaux entre divers organismes sanitaires locaux.
Une nouvelle phase encore plus ambitieuse
Cette dynamique très positive a conduit l’AFD à poursuivre son partenariat avec la COI. Elle a accordé le 23 mai dernier une seconde subvention de 6 M€ pour accompagner les nouvelles ambitions de la Commission afin de faire de ce réseau le socle d’un projet beaucoup plus ambitieux de santé publique, associant médecins, vétérinaires, biologistes, entomologistes, épidémiologistes et spécialistes de l’environnement. Cette nouvelle phase du projet SEGA permettra d’intégrer dès 2013 des capacités régionales de surveillance et d’alerte en santé publique et en santé animale et de disposer, à l’horizon 2017, d’une unité régionale de santé. Celle-ci fonctionnera de manière pérenne au sein de la COI en s’appuyant sur des équipes régionales d’experts.http://www.afd.fr/Reunion?actuCtnId=100215